1 Avril 2020 : le Fils Prodigue, pour Adultes

1er avril 2020

Chers paroissiens, Chers amis, chers frères en Jésus,
Voici que je vous écris en ce jour où nous approchons du Dimanche des Rameaux. C’est une période importante pour nous puisque habituellement, nous recevions le sacrement de réconciliation lors de cette semaine. Mais cette année, le confinement nous empêchera de le recevoir. Mais, cela ne nus empêche pas de se remettre en cause, de relire notre vie sous le regard de l’Evangile, de demander pardon à Dieu et aux autres… même si cela ne remplacera pas le sacrement.


1 – La PAROLE

C’est pourquoi, aujourd’hui, je vous propose un itinéraire autour du Fils Prodigue. Commençons par aller le lire (Luc 15). https://www.aelf.org/bible/Lc/15

2 – ŒUVRE D’ART et son commentaire

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Très connue, cette œuvre a souvent été reproduite. Elle sert souvent de support catéchétique pour aborder le sacrement de la réconciliation. Quelquefois, et même assez souvent, on n’en regarde qu’une partie, se concentrant sur le groupe extraordinaire du père et de son fils, oubliant les autres personnages. Le père Paul Baudiquey qui a longuement contemplé et commenté ce tableau écrit que, « pour lui, c’est le premier portrait « grandeur nature » pour lequel Dieu lui-même ait jamais pris la pose ». En effet, c’est bien ce groupe du père et de son fils qui attire l’attention et la retient longuement.
Rembrandt a une soixantaine d’année quand il peint cette œuvre. C’est un homme usé par les faillites et les deuils. C’est un homme sans fard, sans masque. Sa pâte picturale est à son image : brute, épaisse, creusée et recreusée, sans chercher à la rendre lisse. Rembrandt sait bien que la vie d’un homme n’est pas lisse, mais qu’elle a toutes les raisons d’être burinée au fil du temps. Cet homme qui pleure encore son propre fils, Titus, va mettre toute son intériorité à peindre ce père prodigue en miséricorde.
Un visage ridé et presque aveugle, aux yeux usés d’avoir guetté l’improbable retour.
Une stature arrondie, presque ovale, forme de mandorle d’un tympan roman, une stature de porche royal pour protéger l’enfant revenu.
Le père décrit par la parabole et peint ici par Rembrandt n’est pas un père rigide, drapé dans sa droiture, enfermé dans une justice de purs. C’est un Père qui ne cesse de descendre vers nous, de se pencher vers nous, de guetter nos pauvres pas pour retourner vers lui, surveillant inlassablement nos chemins. Et lorsqu’il a la joie de nous voir retourner, ne fût-ce que d’un pas, vers lui, il n’a de cesse de nous accueillir tout près de lui comme un Père de tendresse. On commente souvent cette œuvre en parlant des deux mains du père : l’une serait plus masculine, l’autre plus féminine. Peut-être n’est-ce qu’une opinion. Mais on observe la même part de féminité ou de maternité du père dans l’attitude du fils qui vient se nicher contre le ventre paternel, attitude convenant plus à une mère qu’à un père. Cet homme redevenu enfant vient s’appuyer contre les entrailles matricielles à qui il doit sa renaissance.
Regardons maintenant le fils : il est peint comme une sorte de condamné, ses cheveux rasés comme un sorti de prison, sa tunique déchirée, un pied nu, l’autre à moitié (les pieds nus dans la peinture du 17e siècle signifiant souvent l’attitude d’adoration prêtée aux anges), prosterné. Le vide d’une sandale nous permet de contempler qu’il a été nécessaire à ce fils de parvenir à cette pauvreté, de se sentir vide et vidé, pour trouver la force de vouloir échapper à ses emprisonnements et ainsi redevenir assez petit enfant pour se blottir tout contre son père, la tête nichée tout contre son corps. Enfin délivré de ses fausses richesses, celles de ses plaisirs, il peut maintenant comprendre la vraie richesse du Père : celle de son amour sans condition. Et le manteau royal posé sur les épaules du Père peut maintenant envelopper à nouveau le fils.
D’autres personnages apparaissent dans le tableau. Simples spectateurs, leur présence est moins intense. On a beaucoup écrit sur eux : qui sont-ils ? Que pensent-ils ? Une chose est sûre, c’est qu’ils s’étonnent, tous. Celui qui nous interpelle le plus est cet homme qui reste drapé dans sa droiture, sa verticalité, exactement à l’inverse du Père qui renonce à sa droiture pour s’abaisser vers son fils. Il semble peiner à goûter la miséricorde infinie qu’il contemple pourtant. Sa sévérité pourrait bien nous faire penser à celle du fils revenu des champs. Mais qu’importe ? Quelle que soit son identité, il nous invite à nous interroger sur le regard que nous portons sur la miséricorde de Dieu, à quel point nous croyons à sa miséricorde et jusqu’à quel point elle nous émerveille et nous réjouit. De fait, on raisonne parfois comme le fils aîné, choqués par un Dieu qui pardonnerait aux pires pécheurs et semblerait moins aimer ses autres enfants vivant le plus possible dans la droiture. Mais refuser l’amour infini du Père, refuser d’entrer dans cette attitude de miséricorde, c’est refuser le Père tout entier. Et ce chemin est encore plus faux que le chemin du fils parti se tromper de richesses mais revenu à la source amoureuse du père prodigue en miséricorde.

3. pour aller encore plus loin

4. Annonces


Pour la Semaine Sainte

En raison du confinement, nous ne pourront pas vivre le dimanche des Rameaux et la Semaine Sainte comme nous en avions l’habitude. Mais les célébrations se tiendront en privé. Vous le comprendrez en entendant les cloches de nos églises sonner. C’est pour chacun signe que je célèbre la messe pour le Peuple de Dieu, pour chaque sarriannais et Loriollais ! Nous pouvons être ainsi unis par la prière 😊
Dimanche, nous célèbrerons les rameaux, Jésus entrant à Jérusalem, acclamé par tous avec des rameaux à la main. Evidement, je bénirai les rameaux. Ils seront au fond de nos églises. N’hésitez pas à venir les chercher. Vous pourrez également prendre en même temps, des « prions en Eglise » gratuit pour vous guider dans la Semaine Sainte.
Voici les horaires de la Semaine Sainte afin que nous puissions nous unir par la prière :
- Jeudi Saint, Cène du Seigneur, à Sarrians à 18h00
- Vendredi Saint, Office de la Passion, à Loriol à 18h00
- Vigile Pascale , à Sarrians, à 21h00
- Messe de Pâques à Sarrians à 10h00
- Lundi de Pâques à Loriol à 10h00

Gardons contact :

Je suis très touché des nouvelles qui me sont donnés par mail, par appels, par visites rapide… n’hésitons pas à se donner des nouvelles les uns les autres 😊 cela permet de garder le lien, et de vivre de cette communion fraternelle !

Quête :

Depuis le 15 Mars, nous n’avons plus de célébrations publiques, donc plus de quêtes… Vous pouvez donner à la quête (qui ira directement à nos paroisses de Sarrians et de Loriol) avec le lien suivant. Merci à vous pour votre participation dans ce temps délicat.

https://www.sarrians.paroisse84.fr/?page=quete

Funérailles :

Lundi 30 Mars, Monsieur Maxime MARTINEZ, 57 ans, a reçu dans l’intimité familiale les funérailles chrétiennes. Prions pour lui er sa famille.